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🧭 Pourquoi (et comment) je me suis lancé
On ne va pas se mentir, tout a commencé avec mon passage sous Linux. Ce qui a été possible en 2005, avec Ubuntu 05.04. Mes précédentes tentatives avaient lamentablement échoué (va installer une carte ADSL PCI Bewan sur une Mandrake lorsque tu n'y connais rien).
J'avais déjà un nom de domaine et un site web, depuis quelques années, hébergé sur un mutualisé pour mettre en place un forum pour mes potes.
J'ai pu passer quelques années à appréhender le fonctionnement de Linux, d'Internet avant de tomber en 2007 sur la fameuse vidéo de Benjamin Bayart : Internet Libre ou Minitel 2.0 ?.
Je ne pense pas avoir été le seul qui ait été enthousiasmé par le ton du sieur Bayart et surtout par l'état des lieux qu'il faisait sur ce que devenait Internet. S'il n'était pas envisageable de me lancer dans l'aventure du FAI associatif, je pouvais néanmoins avoir mon morceau d'Internet chez moi, sur une machine à moi.
Soyons clair, ça a commencé très timidement sur une eeebox qui traînait au fond de ma piaule, mais ça faisait tout de même tourner mon serveur mail et quelques broutilles dont un site web déjà très sobre.
Au cours de mes pérégrinations sur le net, j'ai fini par tomber sur Legtux.org, l'hébergement à prix libre ouvert par Simon. Le principe était cool et j'ai commencé à participer à la communauté autour de cet hébergeur libre. Le code de Legtux étant libre, j'ai alors rejoint Archer et Seb pour gérer la plateforme sœur Kegtux.org.
Ce fut une expérience fortement enrichissante, on hébergeait environ 2000 sites web, dans des conditions satisfaisantes, avec la gestion complète, que cela soit technique, support et communauté.
C'est clairement l'expérience de Kegtux qui m'a permis de basculer dans l'hébergement web et même dans l'IT à titre pro quelques années plus tard, mais c'est une autre histoire.
Mais autant cette expérience a été enrichissante sur le plan technique, autant elle a été chronophage et j'ai par la suite quitté l'aventure.
J'ai tout de même continué l'aventure de l'auto-hébergement, même si une grosse partie, c'est ensuite déroulé sur des machines hébergées en centre de données et plus chez moi.
Depuis hostux.net évolue au fil de mes découvertes, de mes besoins et de ceux qui sont amenés à utiliser mes services.
Un bref résumé de ces 20 dernières années, passée à apprendre et à partager.
🏗️ Ce que j’ai mis en place
Actuellement Hostux, c'est une trentaine de service, la grande majorité en accès libre et toujours gratuit, mis à disposition de tous ceux qui souhaite s'en servir.
L'infra est constitué d'un serveur principal (Intel Xeon-D 2141I - 8 c / 16 t - 2,2 GHz / 3 GHz / 32 Go de RAM / 2 To de disques de données) qui fait tourner les principaux services dans des containers LXC et d'une petite dizaine de VPS plus ou moins puissants pour des services spécifiques (comme les serveurs DNS qui sont basés au Luxembourg).
La plupart des services étant utilisé par des dizaines ou des centaines de personnes (j'ai par exemple dû restreindre l'accès au service RSS à 250 comptes actifs, pour des raisons de stabilité et d'efficacité). Le service DNS public totalise, quant à lui plusieurs centaines de millions de requêtes tous les mois. Ça fonctionne sans trop d'accroc et je n'ai aucune envie de creuser plus loin ou de mettre en place des solutions pour mesurer l'audience.
J'ai fait un retour à la source cette année en récupérant du matériel pour me monter un petit homelab sur plusieurs machines qui totalisent 18 cores et 36 Go de RAM au sein d'un cluster Proxmox.
Mis à part le serveur mail, tous mes services publics pourraient tourner chez moi pour mon usage perso, de ma famille et de mes potes.
🧱 Ce que ça implique (vraiment)
La plupart du temps, on ne va pas se mentir, les semaines sont plutôt calmes, les services tournent, la supervision ne remonte pas de problème ou d'indisponibilité conséquente, qui m'obligerait à stopper ce que je fais pour aller voir ce qui a décidé de pourrir ma tranquillité.
Non, en vérité, ce n'est pas prendre soin de l'infra qui est chronophage, c'est plutôt :
😞 Pourquoi j’en viens à envisager d’arrêter
En quinze ans d'expérience d'auto-hébergement, tu as forcément des moments où la motivation n'est plus là, tu t'éloignes un peu, tu réagis moins vite aux alertes, tu passes la main sur un service, bref du classique que chacun aura déjà expérimenté.
Le fait de gérer seul peut être parfois (mais rarement) pesant, j'ai toujours été plus à l'aise à bricoler et kiffer dans mon coin, sans me rajouter de contrainte, c'est pour ça entre autre que je n'ai jamais cherché à rejoindre les CHATONS, trop de cadre, moins de liberté pour moi.
Puis t'as ce nouveau logiciel qui sort de nulle part, cette idée faussement géniale ou juste la satisfaction de voir de parfaits inconnus se servir de ces quelques Go de données que tu partages.
Et la motivation revient, tu te reprends au jeu et tu continues à faire évoluer ton joyeux bordel dans ton coin.
Mais parmi ces va-et-vient, reste quelques moments désagréable, où au travers d'une alerte et d'un mail d'un service abuse, tu te rends compte qu'une IP ne répond plus, elle a été bloquée parce qu'un connard n'a rien trouvé de mieux que de poster des images dégueulasses sur un service ouvert au public.
Que tu te retrouves à un autre moment au milieu d'une tempête de merde sur le Fediverse (même si tu n'es pas cité directement).
Que tu passes une partie de ta nuit déjà courte à bloquer du bot à la chaîne pour garder ta machine en ligne.
💬 Ce que je retiens malgré tout
En tant qu'autodidacte complet, j'ai pu acquérir des connaissances techniques tout au long de ces années, mais au final, en prenant le temps de lire de la doc, de tester, de se vautrer parfois aussi, ça n'est pas si compliqué.
Certaines portes se sont ouvertes via cette expérience, j'ai pu rencontrer et partager avec des personnes tellement intéressantes, des collègues, des amis, c'est certainement la partie la plus appréciable et enrichissante au final.
🤝 Et maintenant ?
Mon infra @home me suffit déjà largement, au niveau de mes besoins informatiques et je pourrais me passer des services en ligne sans vraiment de difficultés.
Aucune décision n'est pour le moment d'actualité, mais les périodes de lassitudes sont de plus en plus régulières au fil des années, et il est certain qu'à un moment de plus en plus proche, je prendrais la décision de tout fermer et de conclure l'aventure.
Je prendrais alors plus de temps pour autre chose, dépenserait le petit budget que j'y consacre pour d'autres kifs.
Et heureusement pour vous, cela ne sera pas pour continuer à écrire des articles de blog.